19 mars 2020

Faire des choix au temps du corona : difficile, mais libérateur parfois…

« J’ai un blog dans la tête ». Je travaille comme coach indépendante depuis 7 ans, et tout le monde me dit que je dois m’exprimer davantage sur les réseaux sociaux. Je ne l’ai jamais fait, non parce que je manquais d’idées, mais bien parce que je n’arrivais pas à les coucher sur papier.

Aujourd’hui c’est le cas. Et j’en ai même rédigé deux. 

J’ai l’habitude de travailler régulièrement chez moi. Ces journées-là sont généralement les plus productives pour moi. Mais pas ces derniers jours. J’ai été improductive. Je n’ai pas assez profité du bon air extérieur et du soleil dans le jardin, je n’ai pas fait de slow cooking : je suis passée complètement à côté de toutes les bonnes et belles choses de la vie.

Par contre, j’ai lu et répondu à des masses de mails, je me suis disputée avec mes enfants adolescents et surtout, je me suis fait un sang d’encre ! 

Je trouve que ma fille ne consacre pas assez de temps à son travail de fin d’année. Elle écrit à ceux qu’elle aime, part faire des courses, propose son aide aux voisins. Mais elle utilise tout cela comme ‘excuse’ pour ne pas effectuer son travail scolaire. Pas vrai ?

Quant à mon fils, j’estime qu’il ne laisse pas assez de place pour le slow living : il fait les quelques petites choses que je lui demande en tirant la tête et s’enferme de préférence dans sa chambre avec sa playstation. Absence totale d’esprit communautaire, pas vrai ?

Eh bien non ! Faux ! J’ai soudainement pris conscience que mes deux enfants illustraient mon propre dilemme, celui qui m’angoissait tellement depuis 72 heures : devais-je me résoudre à changer de vie ou essayer de maintenir à tout prix mon activité et faire en sorte d’avoir assez de travail après la crise ? Il me fallait réfléchir à ce que je pouvais ou devais faire, mais aussi déterminer si c’était le bon choix.

Lorsque les virologues expliquent la fameuse courbe épidémiologique, que nous connaissons tous maintenant, ils disent que ce serait une bonne chose que les mesures spéciales durent longtemps, car cela signifierait que nous serions passés d’un pic élevé dans le graphique, à une courbe très aplanie. Une bonne nouvelle pour notre santé à tous, mais pas pour nos finances : les médias préviennent que des mesures de longue durée causeraient des dégâts exponentiels à la bourse et à l’économie.

Ici aussi, la dualité est évidente : les intérêts de notre santé et de notre système financier semblent totalement opposés. Étrange. 

Moi je suis du genre à vouloir tout : je ne veux pas avoir à choisir entre l’un et l’autre. Mais on récolte ce que l’on a semé. Je vais donc arrêter de me faire des soucis pour l’argent. Je préfère participer aux semailles pour un autre monde que tenter une approche ‘business as usual’ après la crise. Il se peut que mon activité pâtisse un peu plus de ce choix hautement personnel le reste de l’année que celui de mes collègues, qui réagissent en ligne, proposent des alternatives, etc. Eh bien qu’il en soit ainsi. Leur choix est respectable aussi. Et absolument compréhensible du point de vue financier.

Gandhi le disait déjà : ‘Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde’. 

Alors, j’ai choisi résolument de me tracasser le moins possible pour le travail, et de me soucier du bien-être de mes enfants, de ceux que j’aime, de mes voisins et de tous ceux qui liront ce blog. Cela ne signifie pas que je ne vais plus travailler du tout. Non, mais je vais m’épargner le stress des conséquences économiques ultérieures. 

J’opte donc pour le slow living et slow working, et je vous souhaite le meilleur à tous ! Restez chez vous et en bonne santé et faites les choix qui vous conviennent. Vous serez moins inquiets. Je me sens beaucoup plus libre après avoir pris cette décision (et après avoir rédigé mon premier blog